Les sourires du Malawi

Quitter les amis après ces deux semaines magiques, nous ont un peu mis chaos. En effet, depuis bien longtemps, les enfants ont imaginé le voyage idéal, un voyage comme celui-ci mais avec, en plus, d’autres familles de copains pour partager cette belle aventure. Cette fois, c’est Augustin le plus affecté, il en tombe même malade. Nous avons tout  tenté pour lui remonter le moral, même un Quick local, rien à faire, la fièvre monte. Nous retournons pour la nuit à Mikadi beach , et là surprise, nous retrouvons les Chamaco’s et les petits suisses. Une fois de plus nos plans changent et nous abandonnons les plages du Mozambique pour celles du lac Malawi. C’est donc en compagnie des Chamaco’s que nous mettons le cap sur le Malawi. Il nous faudra quelques jours pour traverser la Tanzanie. Depuis notre arrivée en Afrique, nous croisons régulièrement des contrôles de police. A notre grande surprise, ceux–ci ne sont que formalité, un petit geste de la main en signe de salutation suffit et la barrière s’ouvre. Quelques fois, ils nous questionnent un peu : d’où venez-vous, où allez-vous, 5 enfants ce n’est pas possible pour des blancs, …mais jamais ils ne nous demandent nos papiers ou de l’argent. Et puis ce contrôle, Béné n’a pas sa ceinture et on nous dresse un pv, Laurent n’est pas d’accord à la vue de tous ces camions chargés de sacs et d’une dizaine de personnes couchées et entassées par-dessus. Cela discute un peu, Laurent s’assied, on a le temps. Après un quart d’heure, cela se débloque et nous poursuivons notre route. Dix km plus loin, un autre contrôle, nous avons tous notre ceinture cette fois mais l’agent fait du zèle et contrôle tout le camion, les phares, les clignotants, les essuie-glaces, l’eau dans le lave-glace, … tout y passe, un éclat dans le pare-brise est finalement trouvé : « vous allez payer » … cette fois Laurent avait la parade :  » nous avons passé 3 jours à Dar et aucun pare brise disponible  » … il est obligé de nous laisser repartir, nous esquissons un petit sourire. La route serpente et nous laisse rêveur, il y a de plus en plus de carcasses de camion dans les fossés.  Cette route de Tanzanie nous semble la plus dangereuse de toutes celles que nous avons vues pour le moment en Afrique.  Nous traversons la magnifique vallée des baobabs dans une fabuleuse lumière d’une journée qui s’achève. Franzi et Gerry nous renseignent les bonnes adresses et nous rejoignent de temps à autre dans ces lieux magiques, perdus dans une nature calme et sereine. Ce sont les nuits qui sont les plus spectaculaires, sans aucune lumière extérieure, nous sommes inondés d’étoiles. Un dernier arrêt en Tanzanie, dans le village de Metema, semble idéal pour découvrir les eaux douces du lac de Malawi. 

Une piste au milieu des cacaoyers nous conduit jusqu’au bord de l’eau. Celle-ci nous attire, mais ici on parle de bilharziose et l’idée d’avoir des petits vers se développant dans notre corps, nous repousse un peu. Les deux Laurent n’hésitent pas trop longtemps, influencés par leur enthousiasme nous sauterons tous dans les vagues. Quelle étrange sensation, cette eau ne pique pas les yeux n’est pas salée en bouche, avoisine les 28°, un vrai bonheur.

Nous passons alors la frontière avec le Malawi. Là aussi que du bonheur, la première frontière en Afrique où les visas sont gratuits pour nous. Imaginez-vous la mine détendue et réjouie de Laurent, surtout lorsqu’il a réussi a éviter la taxe de circulation. Le Malawi nous offre donc une entrée toute en douceur dans le pays tout comme ses habitants nous offrent leur accueil et leur sourire.

On nous invite à traverser sur un vieux pont de 1904. Cela ressemble à tous ces nouveaux parcs aventure qui fleurissent en Europe, ou encore des organisation du tonnerre comme Terre de Feu :-), une petite traversée de rivière sur un vieux pont suspendu et tressé de bambous. Un vrai jeu d’enfants pour certains, cela semble plus impressionnant pour d’autres (on ne citera pas de nom).

Mais revenons à ce lac, long de 800 km, il abrite en ses eaux la plupart des poissons que nous trouvons dans nos aquarium, cadre idéal donc pour s’initier à la plongée en bouteille.

Nous aimons déambuler dans les villages, passer la porte de chaque boutique à la recherche de pain, de boissons fraiches, de cartes de téléphone, parfois de bouteille de vin (non, Laurent n’a pas prévu de cave dans le camion), de fruits et de légumes, …des sucettes pour les enfants, ….

Notre passage attire les enfants qui nous accompagnent comme un cortège. Les plus audacieux, nous prendront la main ou nous offriront des fleurs. Un simple petit bisou (de Béné, on peut comprendre) en remerciement les fait sauter de joie.

Et puis il y a, dans chaque pays, la capitale avec son développement économique, ses centres commerciaux où nous retrouvons pour quelques heures nos habitudes européennes et en sortons avec un caddy bien rempli. Lilongwe est un peu différente, elle semble perdue dans la nature, n’ayant aucun bâtiment plus haut que la cime des arbres. Il y a aussi les rencontres avec les expatriés, leur vie quotidienne, leur version, leurs connaissances du pays, et toujours de très bonnes discussions autour d’un magnifique repas. Un tout grand merci à Violaine et Thierry pour leur accueil dans leur maison toute de charme, de beauté et de sérénité, leur disponibilité et leur patience avec nos 5 filous. La frontière avec la Zambie se profile déjà à l’horizon. Nous quittons ce petit pays au charme fou. Un des pays les plus pauvres d’Afrique (un pouvoir d’achat annuel de 650 dollars juste pour vous faire une idée, on vous laisse imaginer celui en Belgique) et pourtant si souriant.

 

PS 1 : Pour remettre un peu d’ordre dans nos articles. Pour rappel, Philippe, Nadine, Charlotte et Alexandre, sont venus nous rejoindre en Tanzanie pour les vacances de Pâques. (Merci encore pour ce beau cadeau et pour votre envie de partager, pour un temps, notre aventure). Après quelques jours à Zanzibar , nous nous sommes enfoncés au cœur de la Tanzanie, en direction du parc de Mikumi ( pour y observer les animaux) et le parc d’Udzungua (cascades et randonnée en forêt). Nous leur avons alors proposé d’écrire leur version. Chose qu’ils ont magnifiquement réalisée. Leur récit nous a fait sourire mais avec néanmoins beaucoup d’émotions. Entre temps, Patrick nous a pondu un texte incroyable avec tellement de détails et de vraisemblances qu’on l’a publié et illustré. Mais ce n’était qu’une fiction.    (Merci à lui pour ces bons moments de lecture).  Merci aussi à Jean Séb pour sa version moins plausible, mais tout aussi agréable à lire …

PS 2 : Notre accident de camion et notre retour prématuré en Belgique n’était qu’un poisson d’avril.  Nous reçevons encore régulièrement des mails de compassion … 🙂

PS 3 : Pour les communions, en plus de celles de nos filleuls (Maud et Oscar), de nos amis, nous aurions aussi du composer avec celle de Guilhem.  Nous avons donc préféré nous expatrier pour éviter ce gros conflit 🙂

PS 4 : Heureux anniversaire à Sébastien et Gaëtan (un peu en retard), Alix, Xavier (le grand saut) et Loïc.

7 réflexions sur « Les sourires du Malawi »

  1. Salut les 7 à vivre,

    Tout d’abord merci d’avoir pensé à mon anniversaire!

    Je me rends compte à la lecture de votre récit qu’on se trouve pas dans la même réalité. Mettre 6 heures pour faire 40 kms cela me semble tellement loin de notre réalité où l’on vit pressé les yeux rivés sur tout ce qui peut nous indiquer l’heure. Toutefois peut-être que ce matin des centaines d’automobilistes ont éprouvés les mêmes durées que vous mais sans être secoués comme des cocotiers ou plutôt des baobabs. Un camionneur s’est endormi ce matin vers 4h30 et à versé sur le flanc en travers de l’autoroute à hauteur de Wezembeek-Oppem. Résultat paralysie, au moins vous vous avancez, sur le ring et les accès vers le ring. Itinéraire bis même état. Si jamais vous trouvez un garagiste qui vous vend des blocs moteurs tombés du camion cette fois-ci vous pouvez le croire mais retenez-vous de les acheter 😉

    Continuez à nous faire rêver et à nous partager votre aventure par le biais de vos magnifiques photos.

    Bonne route à vous 7.

    Sébastien

  2. Salut les 7àvivre,
    L’attente du nouvel article fut longue mais au final c’est toujours le même plaisir de vous lire et de découvrir vos photos.
    Apparement quand je lis les commentaires déjà postés, il a qques personnes qui s’impatientent de vous revoir … Ils ont peur-être peur que vous ne rentriez jamais et que vous restiez vivre quelque part près d’un baobab.
    Ici en Belgique, on s’est mis au climat presque Africain, les gazons sont jaunes et nos jardins commencent à ressembler à la savane, si ça continue vous pourrez continuer votre tour de l’Afrique par un tour de Belgique sans être trop dépaysé (si si il ya aussi pas mal de babouins dans nos contrées (sous espèces babinus politicus!)

    Allez je vous laisse, au plaisir de lire vos prochaines aventures
    Amicalement Quentin, Véronique, Nicolas Dimitri & maximilien

  3. Petites nouvelles de Belgique

    Ici tout va bien. On ne mange plus beaucoup de concombres, mais il fait toujours beau beau beau. Après un jour un peu maussade, ils annoncent de nouveau du beau, beau, beau. Parfait pour les vignes…

    Au niveau politique, tout s’arrange : le roi a nommé un formateur qui a reçu l’ordre impérieux de se taire en toute les langues. Depuis lors c’est calme…

    Long WE en vue, même relativement calme… Juste quelques retrouvailles entre amis… Vive les semaines de 3 jours.

    Je sais, c’est pas mal la-bas. Mais sincèrement, c’est bien ici aussi, vous verrez…

    Les Hoetjes

  4. Cher voyageurs.
    C’est toujours un plaisir de vous lire et d’imaginer les situations que vous vivez.

    Ici la vie est très belle, et le soleil nous gâte, il fait aujourd’hui près de 30°C et nous sommes toujours au printemps.

    Ou votre voyage vous emmènera et encore combien de temps vous voyagerez? Vous est toujours en Afrique et il semble que ce pays vous plaise.

    Bonne amusement à vous 7.

    Mike

  5. Ah… enfin des nouvelles… Bon, vous avez un peu de retard dans vos commentaires mais c’est quand même très sympa de vous lire. Vous dites « Cette route de Tanzanie nous semble la plus dangereuse de toutes celles que nous avons vues pour le moment en Afrique »! Faut pas demander comme elle était dangereuse…
    Ici, il y a bien quelques « nids de poule » au milieu de certaines chaussées mais certainement rien à voir avec votre truc.
    Allez, regardez bien où vous mettez les roues,
    A tout bientôt,
    Les K

    P.S. Photos toujours aussi magnifiques…

  6. Coucou Laurent,

    Chouette, tu rentres bientôt ! Mais profite encore de ce super voyage.
    Il faisait super beau ici mais aujourd’hui il pleut un peu. Là où tu es, il fait toujours beau je crois ?
    Maintenant, je dois aller me coucher car il est 20h50.
    A bientôt,
    Elena

  7. « Merci aussi à Jean Séb pour sa version moins plausible »: comment ça, MOINS PLAUSIBLE??? Bon, c’est vrai, Laurent n’est pas du genre à prendre le volant après un pack de bières, cet épisode nuisait à la crédibilité du récit ;-).

    Et puis merci bien, hein, l’anonymat d’IMNNGL est soigneusement préservé depuis votre départ mais le mien, tout le monde s’en balance: j’ai eu beau signer cet article d’un pseudo, les 7àVivre s’empressent de divulguer l’identité de l’auteur sans la plus petite hésitation.

    C’est décidé, je boycotte ce site. Jusqu’à demain. Bon, disons toute la matinée.

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