La journée type sur les pistes

Après 4000 km de pistes (vous connaissez Laurent , il est un peu Marseillais), nous avons une certaine expérience des pistes entre Éthiopie et le Kenya.

Eh oui, pour éviter les 400 premiers km immondes du nord Kenya (Chamaco vous en parle mieux que nous, car eux, ils les ont vécus), nous avons opté pour un passage de frontière clandestin (ci joint la plaque identifiant le dernier poste de police avant la frontière matérialisée par une ligne sur notre GPS :Border Ethiopia/ Kenya) au nord du lac Turkana en parcourant des km et des km de pistes.

Voici  en détail une de nos journées … un peu de vécu !

Réveil par les enfants vers 6h30 du matin, bien souvent nous nous retrouvons à 5 dans notre super grand lit de même pas 1,40m pour les câlins du matin. Nous aimons un peu trainer au lit mais nous avons une bonne excuse, nous attendons que l’eau chauffe pour la douche.

Petite douche pour mettre les idées au clair et bien démarrer la journée car on sait qu’elle sera difficile.

Petit déjeuner  en pleine nature, on a encore du Nutella (la fin des 24 pots achetés dans le Sinaï) pour étaler sur le pain (quand on ne se le fait pas voler par des babouins, qui sont vraiment très rapides !) ou encore des cornflakes.

Après un peu de rangement et avoir rempli une dizaine de bouteilles d’eau, nous nous mettons en route avec quelques appréhensions. Comment sera la piste aujourd’hui ? En effet, il y a les pistes au milieu des buissons, trop étroites pour le camion, impossible de laisser les fenêtres ouvertes car nous sommes fouettés par les branches souvent munies de longs picots. Ensuite, il y a les pistes  bordées d’arbres dont les branches tombent trop bas pour la hauteur du camion. Les pistes ne sont fréquentées que par des 4×4 plus bas et très jamais par des camions. Il y a les pistes très poussiéreuses au cours desquelles il vaut mieux être le premier car le nuage derrière le véhicule est plus dense qu’un épais brouillard en Belgique, parfois on a un peu de chance avec la direction du vent. Cette poussière s’infiltre partout et se dépose en  couche sur les lits des enfants.Il y a de temps en temps, des passages à gué, toujours amusant pour les photos. (L’aventure, la vraie comme dit Laurent 🙂 ). Il y a les pistes dans la pierraille et les blocs de lave, très usante pour les pneus et très remuantes car très peu planes. Il y a aussi les pistes trop humides dans lesquelles on s’enlise, mais ça vous avez déjà vu.  Enfin, il y a les pistes en terre bien damées  (ça c’est chouette) mais d’autres ont le dessin d’une tôle ondulée avec de légères bosses très très régulières. Ce sont les pires.

Notre moyenne sur ces pistes dépasse à peine la  vitesse de Dimitri lors des 20 km de Bruxelles. Nous tournons entre 16 et 17 km/h (sur certains tronçons, on frôle le 4km/h). Nous roulons toute la journée sous un grand soleil. Le thermomètre indique très régulièrement une température supérieure à 40°. Nous buvons énormément. Le matin, l’eau est tiède mais en fin de journée, nous avons de l’eau chaude dans nos bouteilles (nous n’avons plus de frigo). Vers 18h, après avoir roulé toute la journée, nous laissons les équipages suisses nous dénicher l’endroit idéal pour le bivouac. Ils ont vraiment l’œil pour cela et nous trouvent chaque soir des endroits parfaits et toujours bien plats. A ce moment-là, on tire à la courte paille pour connaître celui qui va rentrer en premier dans la cellule (partie habitation de notre camion) et faire le rapport de tout ce qui a lâché ou cassé. En fonction de l’ampleur des dégâts, soit on sort les outils et Laurent s’y colle, soit on commence par tout sortir du camion, monter la tente pour les enfants et bien analyser la situation afin de définir les priorités. Il ne faut pas oublier de secouer tous les draps couverts de poussière et donner un bon coup de balai dans le camion. Pendant ce temps là les enfants ramassent du bois et allument un feu pour faire chauffer une bouilloire d’eau pour du thé. Ensuite, ils aménagent une douche extérieure. Les réparations prennent plus ou moins longtemps, parfois elles dureront jusqu’aux petites heures de la nuit. Ensuite, nous nous effondrons sur notre lit sous un beau ciel étoilé. Pour les suisses, c’est un peu différent, ils passent de longs moments à nous attendre patiemment. Ils s’arrêtent sur la piste pour nous prendre en photo ou nous filmer à chaque tronçon délicat. A d’autres moments, c’est la hache qu’ils tiennent en main pour élaguer les arbres trop bas pour nous, à d’autres, ce sont les plaques de désensablement qu’ils décrochent et les pelles car nous sommes bloqués.  Voilà, en espérant vous avoir dévoilé une partie de notre quotidien …

 

 

Merci à Chacha (et pas Bounty, ni Twix! ) pour son beau dessin que nous vous offrons à tous !

On va peut être bientôt lancer un concours de dessins pour les enfants …

P.S.  Un très heureux anniversaire à Pierre et Arthur.

10 réflexions sur « La journée type sur les pistes »

  1. Bonjour Béné et Laurent

    Depuis le début de votre aventure je vous suis.
    Je suis émerveillée par cette merveilleuse aventure vraiment BRAVO, c’est absolument magnifique !!!!!!!
    Je connais quelqu’un qui doit etre super fière de sa Béné.
    Gros bisous a vous tous
    Monique

  2. Lundi, 28/2/2011.

    Bonjour Franziska et Gerry,

    Bien que nous ne vous connaissions pas, il est merveilleux de suivre vos aventures. Partagés entre votre désir d’être deux et de partager avec d’autres, votre « cœur » parle souvent de façon émouvante de Bénédicte, Laurent et leur « tribu »….C’est très réjouissant.
    Et petite cerise sur le gâteau (au chocolat ? suisse ?), vos photos sont superbes et paraissent AVANT celles des « septàvivre ». 🙂
    Vos commentaires sont très riches et remplis de petites notes didactiques, quotidiennes et humoristiques.
    Bravo à vous.
    Et les petits imprévus amusants comme, par exemple, lorsque vous rencontrez le « Lkw » in the middle of nowhere : « Es dauert nicht lange haben wir den Lkw von Laurent eingeholt, er steht neben der Strasse. Ein Problem? Eine Panne? Wir halten an. Aber nein, nichts dergleichen, Laurent hat entdeckt, dass er hier mitten in der Pampa Internet Empfang auf seinem i-Phone hat und er möchte dies ausnützen um seine Liebsten zu Hause kurz zu kontaktieren. »
    Grâce à Super-Laurent et son i-Phone, vous aviez accès à Internet ! Incroyable, mais vrai.
    Nous espérons que vos petits ennuis de santé de Nairobi sont un mauvais souvenir.

    Par la pensée nous vous envoyons une très belle médaille de Belgique pour avoir soutenu, dépanné, accompagné, informé et suivi les « septàvivre ».
    Bonnes routes et pistes vers l’Afrique du Sud.
    Nous vous laissons le même message qu’à Bénédicte et Laurent :

    CONTINUEZ A NOUS FAIRE RÊVER !

    Françoise et Alain

  3. Les petits Suisse ont aussi quelque chose à dire:

    Depuis le jour quand nous avons recontré les 7 à vivre nous suivons aussi les commentaires sur leur site. Et chaque fois on s’amuse bien de les lire, spécialment cela du Francoise et Alain!
    Oui, on peut dire que les 7 à vivre ont bien impressionnés les Suisse, dans tous les sens! L’optimissmus et le bonne humeur de Laurent, la patience et la sérénité de Béné, l’energy et les paroles de nombreux enfants et beaucoup plus…
    Chaque jour avec eux, était une aventure pour nous. Mais je pense que nous avons aussi mérite une médaille pour survivre cet 5 semaines avec eux 🙂

    A Laurent, Béné et les enfants: c’était une grande plaisir de voyager avec vous et je me réjouirait toujours de vous recontre sur notre chemin vers l’afrique du sud.

    Franziska et Gerry

  4. Bonjour les septàvivre,

    Pour compléter la demande de Quentin, combien de kilomètres avez-vous parcouru depuis Nil ? (le nôtre, celui du centre de la Belgique ?)
    Bon weekend
    Françoise et Alain

  5. J’ai une petite question pour Laurent
    Le camion consomme combien en moyenne ..sur les pistes que vous dévrivez cela ne doit pas être triste !
    pas trop dur de faire le plein ?

    Merci pour tous vos articles c’est très amusant de vous suivreu
    Un grand boujour à Bénédicte et aus enfants

    Au plaisir,
    Quentin & Véronique

  6. Samedi, 26 février 2011.

    Bien chers Bénédicte et Laurent,
    Bonjour les enfants,

    C’est samedi, jour des courses et on part, entre autres, acheter ses hebdomadaires favoris.

    Or il est un hebdRomadaire favori que l’on ne doit pas acheter : gratuit et envoyé au départ de l’autre côté de la boule terrestre : le SEPTÀVIVRE.

    Et surprise très agréable, avant il nous parlait et narrait des histoires de
    C amion,
    L iberté,
    A venture,
    E space,
    S ept personnes.

    C’était une vraie découverte géographique et personnelle.

    Et maintenant, comme disait le grand Gilbert Bécaud, le SEPTÀVIVRE nous raconte des histoires de

    C asse
    L iterie
    A rmoires
    E au froide, tiède et chaude
    S oudures.

    Une vraie revue de bricolage tout terrain ! Et cela vaut la peine. Bien documenté et illustré !

    CASSE : on en parle aussi dans diverses autres revues :
    Dusties on road : rédac’chef : Marina
    Dotschli in Afrika : rédac’chef : Corinne
    Reiseglück : rédac’chef : Franziska qui vous place sur 8 photos sur les 15 présentes dans l’article sur le Kenya et sur une vingtaine de photos dans son reportage sur le Kenya.

    Il est remarquable de voir comme vous avez impressionnés les Suisses.
    De plus vous les utilisez comme « ouvreurs de piste ».
    Nous voyons qu’en vrais Saint-Bernard, même sans neige, ils font leur travail !
    Et LEURS photos VOUS montrent sous tous les angles : avant la frontière, au camp, en vrais « Paris-Dakar » et avec des commentaires ironiques parfois.
    Nous recommandons vivement de voir dans la rubrique liens les divers reportages de ces valeureux Suisses.
    Vous y verrez LES septàvivre et LE septàvivre comme eux-mêmes ne pourraient se photographier et se voir. Il manque les vues sous-marines, dommage !

    LITERIE : vous osez vous plaindre que 1m40 est un peu juste pour les câlins du matin avec les enfants.
    Or, même sans calculette, 1m40 divisé par 7 cela donne toujours 20 cm par personne.
    Il suffit de se mettre sur la tranche, tel un rôti de porc Orloff et tout ira bien !

    ARMOIRES : nous connaissions l’épisode de l’arbre reculant et cassant la salle de bains, mais ici c’est un vrai tremblement de terre que vous avez voulu vivre ! Et il a fallu réparer tout cela. Bravo à Super-Laurent et sa légendaire bonne humeur.

    EAU à diverses températures : de la piscine chaude à 35° en passant par l’eau tiède à chaude durant la journée. Sans oublier les passages de gués. Remarquables. La vraie aventure !

    SOUDURES : et si vous n’aviez pas de soudures à faire avec les hommes suisses, vous auriez fait quoi le soir ?

    Continuez à nous faire rêver.

    Mais nous avons une p’tite question :
    Tout bon Belge qui se respecte aime bien « bien manger » et râle qu’ à l’étranger il n’a pas SON « steak – frites – salade – Stella ou Maes ou Jupiler ».

    Or vous, que mangez-vous de local ?

    Avec les Suisses, avez-vous fait une « fondue kenyane » ?
    Avez-vous préparé des « carbonnades fla … »- heu, pas de racisme svp – ?
    Et les cailles farcies à la rosiéroise ?
    Ou un bon « cratèrezooi » avec pommes de terre chemisées et « lavées » dans la lave ?

    Alors, puisque ce numéro-ci du SEPTÀVIVRE était consacré aux activités bricolantes Laurentiennes, pouvons-nous demander à Bénédicte de nous préparer un numéro spécial de votre journal qui serait consacré à ces petites choses essentielles que sont :

    C uisine
    L égumes
    A rômes
    E pices
    S aveurs

    Une vraie revue de « cuisine tout terrain » !

    Peut-être que parmi vos lecteurs, nombreux (où sont les chiffres CIM ?) et qui s’ennuient quelques fois de ne pas avoir de nouvelles, certains ont d’autres idées de thème pour votre revue.
    Elles sont certainement les bienvenues.

    En attendant votre prochaine revue, ceci pourrait alimenter le
    « courrier des lecteurs » !
    On aura peut-être des commentaires « épicés » de Monsieur Poivre, du Professeur Oignon ou de Madame Bouquet Garni !
    Vite, ne nous faites pas trop poireauter !

    En relisant vos déplacements, nous repensions à ceci.
    Un brave homme nous faisait la réflexion suivante :

    C’EST QUAND IL DEVIENT URGENT DE VIVRE, QU’IL FAUT SAVOIR PRENDRE SON TEMPS …

    C’est tout à fait ce que vous faites au Kenya : vous y faites du YOYO : on descend, on monte, on descend, on monte … du Sud au Nord, du Nord au Sud …
    Mais comme disait le pèlerin d’Echternach : c’est pas après-demain l’avant-veille qu’on aura avancé de beaucoup !

    Bonnes routes et pistes et portez-vous bien en sagesse ! ! !
    Nous vous embrassons.
    Françoise et Alain

  7. Waouh! Je suis assez d’accord avec IMNNGL mais ce qui m’étonne le plus en regardant toutes vos photos, c’est que vous avez toujours le sourire. Je suppose qu’il doit y avoir des moments où il n’est pas là mais devant tant de beautés parcourues comment ne pas vouloir aller toujours un peu plus loin!!!
    Continuez à rêver et à nous faire rêver!
    Bisous
    Caroline and co

  8. Une impression me saute à la figure:
    Ce rapport nous montre que ce n’est pas si cool que cela ce genre de voyage.
    Du stress avant le démarrage, des sueurs froides pendant la route, du suspens à l’arrêt en attendant de voir les dégâts, sans oublier les angoisses liées aux réparations ainsi que le calme et la patience requis pour en venir à bout.

    Bon courage, et au passage, bon amusement.

    IMNNGL

  9. Allez, je laisse tomber les pseudos foireux pour retrouver le mien…

    En fait, je viens de lire cet article, je ne veux pas ne pas y réagir et en même temps, je suis tellement sur ma caisse que j’en reste sans voix. Alors ce post sera juste…

    — UN GRAND SILENCE ADMIRATIF —

    Jean-Seb

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