Voici comme souhaité et comme promis un petit panel de nos différents menus durant notre voyage.
Nous n’étions pas à l’hôtel pension complète durant ces 10 mois et heureusement pour notre ligne.
Dans notre super camion (qui n’a pas encore de nom), il y a une super cuisine équipée avec 3 becs de gaz et … et c’est tout. Non, ce n’est pas vrai, il y a aussi un frigo mais nous l’avons rarement branché car la journée c.à.d. quand on roule il consomme de trop pour notre pauvre panneau solaire, et la nuit, il peut fonctionner au gaz mais Béné n’aimait pas. Donc, nous l’allumions uniquement lorsque nous dormions dans un camping tout équipé surtout en électricité (câd en moyenne 2 ou 3 fois par mois). Nous avons aussi un évier pour la vaisselle (que de moments de partage et d’échange, n’est-ce-pas Laurent des Chamaco’s).
Pour les courses, cela dépend fortement du pays et de la région. Bien souvent, il y a des petites échoppes parfois aussi petites qu’une cabine de plage à la mer du nord et que l’on scrute attentivement pour trouver la boîte de thon, de vache qui rit, un pot de marmelade, des pâtes ou du riz. Nous avons assez vite fait la connaissance avec les nouilles chinoises, des petits paquets individuels avec différentes
saveurs pour lesquels il suffit que d’un peu d’eau chaude. En ce qui concerne les fruits et les légumes, on était gâté, des bananes, des mangues, des ananas, des fruits de la passion, des papayes, … et tous avec du goût comme on ne peut même pas l’imaginer en Belgique. Pour les légumes, il y a les grands classiques, les tomates et les oignons que nous avons trouvés partout sur notre route. Et puis parfois, du chou, des potirons, des haricots, … un peu comme chez nous. La seule différence, ils ne s’achètent pas en sachet dans les supermarchés mais dans un sceau ou à la pièce chez des petits marchands sur le bord de la route qui attendent, qui attendent, qui attendent le client de la journée. Quel plaisir de passer 20 minutes pour acheter environ 1 kg de tomates parce qu’on s’arrête devant 4 échoppes situées les unes à côté des autres, que les 4 dames arrivent en courant avec leurs enfants sur le dos, qu’elles ont chacune fait des
petites pyramides avec 4 tomates sur une table bricolée et complètement branlante. Et là devant un tel spectacle, on ne peut s’empêcher d’acheter ces magnifiques tomates à chacune d’elles. Bien souvent, elles n’ont pas la monnaie pour nous rendre et donc on complète avec autre chose… Comme nous le rappelait Jean-Sébastien, en Europe, nous avions des montres mais pas le temps, ici nous avons le temps et plus de montre.
Nous avons aussi aimé acheter, dans ces petites échoppes, des sucettes à la pièce que nous léchions avec beaucoup de plaisir et un peu de nostalgie pour les grands. Certaines avaient, en effet, le goût des sucettes de notre enfance.
La viande, nous l’avons un peu oubliée durant quelques pays, ne se trouvait que pendante à des arbres. La découpe était très grossière. En Ethiopie, Augustin, ayant assisté à la découpe d’une vache sur le bord de la route, avait décrété devenir végétarien jusqu’en Afrique du Sud. On vous rassure, il n’a pas tenu. C’est à partir de la Zambie que nous retrouvons de la viande dans nos assiettes. Et quelle viande ! Nous avons testé le gnou, le zèbre, la girafe, l’éland, le koudou, …les chenilles. Pour Patrick, désolé, nous n’avons jamais trouvé de cailles. Roger (vous vous souvenez, un autre suisse), au lac Turkana, a bien tenté d’attraper des poules sauvages, mais sans succès, il est rentré bredouille.
Comme Pierre Perret dans une de ses chansons, on vous dira tout, tout, tout, … sur le pain. On en a eu des ronds, des carrés, des petits, des grands, des sucrés et d’autres sans sel, des tout plats, des bien dorés, des encore chauds, des emballés, des fourrés, …, mais tous nous ont rassasié et bien comblé.
Et puis, il y a les capitales avec leurs supermarchés. Contrairement à la Belgique, ici les enfants insistent pour nous accompagner et s’émerveillent à l’entrée de chaque rayon comme s’ils parcourraient un magasin de jouets au moment de Noël. Oh maman, du lait, du fromage, des olives, du saucisson et bien d’autres choses encore. On y achètera aussi des sauces pour les spaghettis et des conserves car les bocaux en verre s’ouvrent tout seul avec les vibrations dues aux pistes. Même une boîte de conserve s’est ouverte toute seule.
Nos menus n’étaient parfois pas très variés. Du thon et de la vache qui rit pour le pain et des spaghettis, du riz ou de la soupe pour le souper. On allait oublier les soupers crêpes. On en a fait plusieurs et vous n’êtes pas venus.
Pour le pain, nous avions fait notre stock de pots de Nutella en Egypte (24 pots). Ceux-ci ont agrémenté notre table du petit dej durant de nombreuses semaines accompagnés de miel artisanal, de beurre de cacahuètes et de confiture.
Il y a aussi les découvertes ou les nouvelles idées avec les autres voyageurs et leurs petits trucs pour donner du goût comme les « Aromats » que Franzi et Gerry nous ont fait découvrir et les super sandwichs de Virginie.
Il n’y a pas que Béné qui a cuisiné, les enfants ont souvent travaillé. Ils ramassaient du bois, allumaient un bon feu et ensuite s’occupaient de toute la cuisson. Ils nous ont souvent mijotés des bons petits plats, préparés du thé et fait griller des marshmallows en dessert sur pique, l’extension du couteau de poche (ndlr : le canif suisse).
Et bien sûr, il y eut aussi les restos. En Italie, nous avons profité des pâtes sous toutes les formes. Ensuite, nous avons testé les pitas et les dourums à emporter. Jusqu’en Jordanie, nous avons repéré au radar les Quicks et Mc Do qui nous permettaient d’avoir internet et de vous tenir informés. Nous nous sommes régalés de bols de riz et de nouilles dans les rues du Caire.
En Ethiopie, les petits restos locaux au plat unique (de l’injera, une sorte de crêpe très élastique mais un peu surette sur laquelle on verse de la viande avec une sauce assez épicée et que
l’on mange avec les doigts) nous ont séduit tandis que Isaline et Augustin se faisait gâter pas les Ethiopiens. Nous nous sommes souvent arrêtés dans les petits cafés au bord de la piste pour y prendre notre petit déjeuner (un pain, un thé : 2 birr) ou plus tard dans la journée une boisson fraîche.
Au Kenya, il y a eu les grillades de poissons sur le bateau et des jus de fruits frais servis dans des grandes chopes de bière mais aussi des plats de riz et de poissons ou de poulets dans les petits buibuis.
En Ouganda, nous avons retrouvé les plaisirs d’une cuisine, d’un four chez Joëlle et Bernard, de grands repas autour d’une belle table mais aussi des vendeurs de brochettes de viande sur le bord de la route.
Au Congo, c’est à la procure que nous avons pris nos repas et gouté les bananes grillées, les petits poissons séchés et de l’ugali à base de farine de manioc.
La Tanzanie nous a gâtés avec ses omelettes aux frites accompagnées parfois de viande, ses samosas, ses cigales ou poulpes grillés ainsi que ses maïs.
Le Malawi nous a fait découvrir un nouveau mode de cuisson de la viande : celle-ci est jetée dans un bain d’huile dans un évier de cuisine chauffé par un brasero.
En Zambie, nous avons apprécié la viande aussi tendre que chez nous.
En Namibie, c’est le biltong (de la viande séchée et fumée) que nous mâchonnions avec plaisir.
Ce qui est étrange, c’est que les enfants n’ont jamais rouspété mais au contraire ont souvent complimenté pour les bons repas, un grand merci à eux.
On leur a récemment demandé ce qui leur ferait plaisir en rentrant. Pas grand-chose en fait ne leur manque. Ils aimeraient juste une bonne lasagne et du poulet au curry pour Augustin.