Une semaine au Congo

Après deux nuits devant le poste de frontière à Kisoro, des heures et des heures de palabres, de nombreux appels téléphoniques, on nous propose des visas pour le Congo à 35 $ par personne pour une semaine avec l’aval des autorités de Kinshasa.  Tout ceci n’aurait jamais été possible sans l’aide de notre curé, l’abbé Prosper, de son ami de Goma, l’abbé Louis et de monsieur Albert des douanes. Grâce à leur intervention, le prix des visas est descendu de 290 $ (240 $ +  50 $ car normalement ils n’en délivrent pas à la frontière) à 35 $ par personne. Prix nettement plus raisonnable pour nous sept. Seul problème, nous apprenons que nous devons repayer les visas pour l’Ouganda à notre retour (soit un supplément de 350 $). Cela nous semble trop cher, nous faisons demi-tour et reprenons la route aux 120 casses-vitesse. Après 50 km, grand débat dans la cabine. Nous sommes si près et nous renonçons, à Goma, la ville de Prosper, Bukavu, la ville où Bon papa a passé toute sa jeunesse, seul pays de notre voyage où les gens parlent français permettant ainsi un meilleur échange avec les enfants, … Voici une des difficultés de notre voyage : choisir. En effet, tout faire est impossible et comme nous le savons trop bien, choisir, c’est renoncer. Après un vote, nous retournons vers la frontière.

Nous entrons au Congo. Ici les routes sont encore plus mauvaises que des mauvaises pistes. 99 km sont annoncés pour Goma, nous mettrons presque toute la journée sous une pluie battante. Nous observons avec beaucoup de compassion les congolais se déplaçant en trottinette (toute de bois) chargée de choux, de canne à sucre, de gros sacs. C’est en fin de journée, que nous traversons Goma, une ville parsemée de pierres de lave du volcan Nyiragongo qui domine la ville et toujours en activité (dernière éruption en 2004).

Les maisons sont  faites de bois, un peu comme des cabanes ou des petits chalets parsemant les collines. C’est une ville très animée et remplie de commerces en tout genre.

Nous sommes accueillis par l’abbé  Louis de la paroisse Saint-Esprit. Un accueil très chaleureux et très enthousiaste.

Après la messe de très bonne heure, Isaline participe à la classe de troisième maternelle de madame Marguerite durant toute la matinée.

L’après-midi, les enfants joueront au foot, à l’élastique, … avec des enfants congolais. Ils se parlent et se comprennent, se questionnent, …

Le lendemain, nous embarquons de bonne heure pour la traversée du lac Kivu en direction de Bukavu. Nous voguons sur une eau paisible parsemée d’iles verdoyantes et de pêcheurs. On observe avec sourire les marchands de bananes ou d’oranges à bord d’une barque vendre et lancer leurs fruits vers le grand le bateau. Au loin, nous apercevons Bukavu, ses collines et ses différentes avancées dans le lac. Nous avons rendez-vous avec l’abbé Gilbert qui nous conduira jusqu’à la procure où nous pourrons loger (Nous avons laissé notre camion à Goma). Heureusement, car la DGM (Direction Générale des Migrations) nous fait des soucis, « notre visa n’est parait-il pas valable pour Bukavu ». Laurent repart dans les discussions avec le chef du chef du chef, sous l’oeil amusé de l’abbé Gilbert, avec les différentes personnes de la DGM.  Cette DGM qui aura essayé par 4 fois de nous retirer de l’argent, mais nous résistons ! 🙂

Comme dit Laurent : avec du temps et de la patience tout fini par s’arranger. Nous arrivons donc à la procure où nous recevons à nouveau un merveilleux accueil et de délicieux repas comme disent les enfants. Bukavu, nous voulions remonter un peu dans le temps car le papa de Laurent y a vécu avec ses parents, ses frères et sa sœur durant plus de dix ans. C’est, comme en suivant un jeu de piste, que nous nous sommes baladés dans la ville à la recherche des différents lieux fréquentés par la famille avant l’indépendance. En fait, cela n’a probablement pas beaucoup changé, les routes sont toujours celles de l’époque, certaines encore en bon état, d’autres nettement moins, les maisons sont pour la plupart encore debout, parfois séparées entre plusieurs familles. Seul grand changement, la densité de population et le nombre toujours croissant de constructions dans ces collines déjà bien remplies. C’est avec le plein d’images pour Bon-Papa que nous reprenons le bateau pour Goma.

Là, d’autres activités nous attendent.

Nous avons l’occasion de monter au sommet du Nyiragongo, volcan faisant partie du Parc National des Virungas. 1500 m de dénivelées que nos jambes, même les petites d’Aymeric, vont absorber lors d’une magnifique randonnée pour arriver au sommet du cratère. Le lac de lave de ce volcan toujours en activité se trouve 800 m en contre bas dans ce cratère. C’est à nouveau un spectacle merveilleux auquel nous assistons quand les nuages s’éloignent. Nous redescendons à travers les champs de lobelias avec une vue sur la ville de Goma et le lac Kivu. Les graviers de lave roulent ensuite sous nos pas nous faisant souvent déraper (très bon exercice pour les genoux de Béné). C’est à travers une forêt plus dense que nous terminons notre journée, fatigués mais des images plein les yeux.

Notre journée n’était pourtant pas finie, il nous fallait encore parcourir environ 80 km pour nous rendre à Jomba, village situé à 10 km de la frontière. Nous sommes escortés par un guide de la réserve durant toute la route et sommes accueillis tard dans la nuit par l’équipe de Faustin. C’est à 7 h du matin que nous commençons notre marche laissant les 5 enfants dans le camion sous la surveillance d’Alexis. Nous marchons une bonne heure à travers les prairies, les champs de tabac, de pommes de terre que les femmes et les enfants sont déjà en train de retourner pour rejoindre la lisière de la forêt. Cette forêt très dense dans laquelle se déplace, évolue, mange, une famille de gorilles et nous allons leur rendre visite. Comme il ne reste plus que quelques centaines d’individus éparpillés dans les forêts de l’Ouganda, du Rwanda et du Congo, ces animaux sont protégés et les enfants en-dessous de 15 ou 16 ans ne sont pas admis. Nous avons beaucoup de plaisir à les voir évoluer, manger, jouer juste sous nos yeux. Voir un  dos argenté de 200 kg se mettre debout ou marcher à 1 m de vous, le spectacle est fantastique. Encore un tout grand merci à Cai, Faustin, Emmanuel… et tous les guides du parc des Virunga pour ces 2 merveilleuses journées. Voilà notre semaine au Congo arrive déjà à sa fin, nous repassons la frontière avec l’Ouganda avec un dernier salut à Monsieur Albert. Plusieurs souvenirs resteront longtemps dans nos yeux: les trottinettes, l’état des routes et leurs péages, des gens très accueillants, les échanges des enfants en français, la vue du Nyiragongo, les mains des gorilles, les femmes et leurs tenues, la DGM un peu envahissante.

D’ici peu, nous publierons un article sur le parc des Virungas avec qui nous avons eu une très bonne collaboration.  Merci à eux !

11 réflexions sur « Une semaine au Congo »

  1. Joyeux Annif Béne !

    Nous vous souhaitons de bien fete ca dans la brousse.

    Si vous etes arreter a une barrage routier, ca ira plus vite pour passer sans backchiche en fêtant l’annif de Béne avec les policiers. Apres quelques verres, ils vous donneront peut-etre meme des cadeaux. Essayer voir!^

    Bonne amusement

  2. Pour une fois, faisons sobre et court:
    « Béné, nous te souhaitons un magnifique anniversaire ».
    Maëlle, Loïc, Soazig et Jean-Seb

  3. Crotte, crotte et recrotte!
    J’ai fait une mauvaise manip et j’ai planté mon commentaire je ne sais où! C’est sans doute le manque d’exercice vu que c’est Caro qui post les commentaires. Alors donc voyons donc je commençais par bien sûr ‘Bon anniversaire Béné’. On ne va quand même pas t’oublier alors que vous il n’y a aucun des anniversaires de chacun de nous qui vous échappe!! En effet on en demande encore des récits et photos de votre aventure passionnante, émouvante, enivrante, grisante et autres adjectifs. A vous lire on se demande bien ce qu’on pourrait raconter alors que chacune de vos journées mérite d’être racontée. Toutefois je pense que cela vous fait plaisir d’avoir des nouvelles d’un pays où la vie est comme un fleuve beaucoup trop tranquille. Eh oui, depuis le 26 avril cela fait un an qu’on n’a pas de gouvernement en Belgique alors qu’on commémore les 25 ans de Tchernobyl. On dirait que certains de nos politiciens en ont des séquelles;-). De notre côté on a passé de super vacances en famille avec vélos en Zélande à Renesse où chacun de nous à trouver son plaisir vu qu’on s’est retrouvé à 25 familles francophone de Belgique avec des enfants de tous ages qui s’amusaient en groupe d’ages et où nous pouvions également être en vacances entre adultes. A part ma selle qui se plie en plein mouvement lorsque je décide de suivre Evrard qui bunke à travers la réserve naturelle et Constance qui se trouve en position ‘weeling’ derrière moi, Evrard qui se plante en faisant des dérapages sur asphalte et Madeleine qui se fait rentrer dedans par un ‘vliegende hollander’ et qui transforme la jante arrière en un huit presque parfait tout s’est bien passé. On a pas eu droit à vos 40° mais on a eu droit à une semaine estivale avec des températures avoisinant les 29°.

    Au plaisir de vous relire,

    Caro&Seb

  4. Haaa, enfin un bon site ou on peut commenter ses vacances de Pâques…

    Nous avons fait de notre mieux pour nous rapprocher de la fabuleuse expérience que vous vivez. Nous avons tâté du taxi-brousse interminable sous plus de 40°, des slaloms entre les nids de poule, du camion (un peu) ensablé, d’une nuit au milieu des crocos,les fonds de bouteille d’eau chaude… Mais surtout nous avons expérimenté l’accueil chaleureux de ceux qui vivent dans des cases en terre au milieu de la brousse et leur bonne humeur communicative.

    Nous nous sommes sans doute approché de la racine carrée de votre expérience, nous sur seulement 12 jours et 1 pays, le Sénégal. Mais nous en revenons déjà, petits et grands, avec des images, des visages, des paysages… et des questions plein la tête. Alors pour vous, j’imagine même pas 😉

    Bon, comme il est minuit chez nous, j’ouvre le bal et souhaite un excellent anniversaire à Béné à qui j’envoie un bon moelleux au chocolat avec une belle tarte au citron pour supporter les quelques bougies!

    Bonne continuation…

  5. Et pour nous…

    Nous sommes en plein milieu de 5 jours de glande, glande, re-glande, promenade à pied, à vélo, visite de château, glande, glande, re-glande, boustifaille à tout moment… tout cela sous un soleil torride (mes coups de soleil en sont les témoins) et… tout cela, en amoureux. Wouaw! Qui a mieux?

    Donatienne

  6. Ah le retour de vacances, un vrai poème hein Jean-Sé…
    Non seulement il faut refaire les valises, nettoyer sa location, remplir la voiture, croiser des vaches sur la route, déballer ses valises, remplir un max la machine à laver, ouvrir son courrier, faire des courses car le frigo est vide, virer les quelques trucs qu’on a laissés dans le frigidaire et qui ont une allure plutôt douteuse, le lendemain, se lever le matin pour monter dans sa voiture encore imprégnée des odeurs et des miettes du voyage, arriver au boulot, faire bonne figure auprès des collègues qui sont restés sur le pont à bosser pendant votre absence, allumer son ordi, ouvrir ses mails ET aller sur le site des Septàvivre… Et puis lire et découvrir l’aventure de nos chers amis, se marrer à lire les commentaires de l’un et de l’autre, rêver devant les photos, s’abandonner au plaisir que nos amis nous donnent avec leur récit… Bref, votre matinée est terminée et vous n’avez pas encore été très productif sur votre dossier que vous aviez laissé en plan avant votre départ !

    Ah, c’est chouette les vacances quand même !
    Et pour nous, la semaine dernière, c’était à La Plagne que nous nous sommes éclatés sur les pistes. La neige était infecte mais le soleil était de la partie. Nous avons tous beaucoup progressé dans le slalom autour des pierres et tâches d’herbe.

    Et vous, les Septàvivre, vous êtes en vacances avec Philippe et Nadine là ? Vous êtes à Zanzi là…

    Allez, après une matinée éprouvante, la petite terrasse à midi, on va se replonger dans ce fameux dossier…

    Bisous à vous 7,

    Stèph et compagnie

    P.S. Laurent, ta filleule a passé, à notre grande surprise, son étoile de Bronze et Or !

  7. Que de nostalgie….
    Cela me fait penser au mois d’avril 1978 où nous étions aussi allés à Bukavu avec toi et Nathalie…
    Que le temps passe vite
    Maman

  8. Nom d’un bonobo, mais vous êtes vraiment des psychopathes sadiques… Nous n’avons pas encore assez dit que c’était beau? Nous n’avons pas suffisamment répété que c’était époustouflant? Quoi, on doit vous supplier, c’est ça???

    D’accord: je supplie. Vous ne vous rendez pas compte de ce que c’est de lire vos articles en pensant à notre petit quotidien sans relief… Tenez, prenons le dernier épisode de votre récit:

    – D’abord, le titre « Une semaine au Congo »… Eh bien, nous, en cette première moitié des vacances de Pâques, c’était « Une semaine au Coq ». Ca vous en bouche un coin, hein?

    – Alors, ces discussions interminables à propos de gros sous à la frontière, 290 $ par ci, 350 $ par là. Nous pendant ce temps-là: quatre entrées au SeaLife de Blankenberge = 46 EUR, location d’un petit cuistax pour Loïc pendant une demi-heure = 4 EUR, entrées au Zwin = 16 EUR…

    – Ensuite, la route frontière-Goma: 99 km et une journée de voyage. Eh bien si on compte le temps de refaire les valises ce dimanche, de nettoyer la maison, de rembarquer dans la voiture et de rendre les clés au proprio, de se taper Le Coq – Everberg par la E40, de décharger la voiture, de défaire les valoches et de faire tourner quelques machines, on arrive aussi à une journée. Evidemment, vous aurez croisé des tas de bestioles étonnantes: nous, les seuls animaux qu’on aura vus sur le bord du chemin, ce sont des vaches, des chevaux et un motard de la Police fédérale assis sur sa bécane à regarder passer le trafic.

    – Puis, le Nyiragongo: encore un volcan, franchement, vous n’en avez pas marre? Pour avoir vu et parcouru les dunes de Bredene, je vous garantis que ce n’est pas de la petite bière non plus!

    – Et alors les gorilles… Les gorilles!!! A Bredene, nous avons par inadvertance pénétré dans la zone… enfin la plage… le périmètre… vous voyez quoi… Les bipèdes que nous avons croisés n’avaient pas plus de textile sur le dos que vos primates, mais ils étaient quand même (un peu) moins poilus.

    Vous comprenez maintenant à quel point la lecture de vos aventures représente une épreuve pour moi. Heureusement, je suis aussi masochiste que vous êtes sans pitié et je me suis encore une fois régalé. Alors, en un mot comme en cent: ENCORE!!!!

    Jean-Seb

    PS: Vous savez quoi, j’ai une idée géniale, quand vous rentrez en Belgique, on va faire un truc vraiment extrême, ZE grosse déconnade, un challenge pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux ni nulle part ailleurs, le défi ultime bien belgo-belge que le monde entier nous envie, la décharge d’adrénaline pure… allez… mais si… vous savez bien de quoi je parle… l’Aventure avec un grand « ure »…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Plus bas…

    Mais oui, vous avez deviné:

    UNE DESCENTE DE LESSE!!!!!!!

    Ou alors une journée à Walibi?

    Ou à Paradisio?

    La kermesse de la gare du Midi?

    Le PASS-tchim-pong-tout-un-monde-d’expérience?

    La ligne 5 entre Etangs Noirs / Zwarte Vijvers et Parc / Park?

    J’hésite maintenant…

    Il y a tellement de choses grandioses à faire…

  9. Salut la famille,

    Merci encore et toujours pour les beaux articles que vous nous postez toujours aussi régulièrement
    Nous sommes allés la semaine passée en Bretagne et nous avons bien pensé en vous en mangeant qques bonnes …crèpes

    Bonne continuation
    Au plaisir
    Quentin & Véronqiue

  10. Lundi, le 18 avril 2011.

    Chers Bénédicte et Laurent,
    Chers enfants,

    Que ce reportage sur le Congo est « chaud » !

    Chaud au cœur !
    Chaud aux tripes !
    Chaud aux émotions !
    Chaud aux températures « frontalières » !

    Mais vous aviez la FOI !

    Et sans faire dans le culinaire ou le médical,
    vous avez fait dans l’HUMAIN.
    Votre descriptif est extrêmement émouvant.

    SUPER BRAVO À VOUS !

    Vous avez pu revivre ce que « Bonpapa de Rixensart »
    a pu vivre ! Quel bel hommage à vos géniteurs que
    celui que vous décrivez là !

    Nous attendons avec impatience les photos détaillées
    de ces rencontres humaines, insolites, généalogiques,
    chrétiennes, « nature », ………

    Vos photos déjà reprises dans
    votre article sont époustouflantes !

    Continuez ainsi à nous faire « baver »
    de dépaysement, d’autres rencontres,
    de beautés féériques.

    CONTINUEZ À NOUS FAIRE RÊVER !

    Nous vous embrassons et vous souhaitons déjà :
    DE TRÈS JOYEUSES FÊTES DE PÂQUES.

    Françoise et Alain

    PS 1
    Pour info : Bonpapa « sucettes » se porte très très bien
    et nous l’avons trouvé en pleine forme.

    PS 2
    Désolé pour les fautes d’orthographe dans
    « Où sommes-nous ? »

    Il fallait lire :

    Fidèles à notre habitude, nous avons consulté
    le site des « petits Suisses ».

    Savez-vous que vous avez laissé un héritage à ces gens-là ?

    Pfff les chaleurs printanières nous font dérailler …
    En additionnant les températures de la nuit, du matin et
    de l’après-midi, on vous dépasse !
    Chouette : on pourra ramasser les œufs dans le jardin ! ! !

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